Enfin, le village abandonné. J'ai mis pas mal de temps à retrouver le chemin depuis le vieux cimetière... Enfin, le principal est que j'ai retrouvé ce que je cherchais. J'ai encore du mal à croire qu'il était toujours là depuis tout ce temps... Maintenant, le plus urgent est de me trouver un lieu où dormir, si possible à l'abri des caméras. Un peu de pudeur avant tout. Et puis, montrer aux téléspectateurs que je passe ma première nuit ainsi n'est peut-être pas une bonne chose. J'avance à travers les maisons délabrés, cherchant pour une en relativement bonne état. Il me faut de nombreuses minutes pour trouver ce qu'il me faut, minutes durant lesquelles la pluie commença à tomber. Quelle magnifique première nuit à "The Wild Challenge" ! Quoique, j'ai beau dire ça mais j'aime bien la pluie, tout est toujours plus calme lorsque le temps est ainsi. Voulant tout de même éviter de finir trempé, je me précipite vers la maison qui sera mon refuge pour la nuit. Par chance, la fenêtre est déjà brisée, rentrer ne sera que plus simple. Je jette mon sac par l'ouverture avant de m'y glisser à mon tour, avec un peu plus de mal. Et voilà la première blessure de l'aventure ! Une coupure sur l'avant-bras... Pas très grande, mais douloureuse tout de même. Mais je n'ai pas vraiment le temps de m'en soucier plus que cela car visiblement, je n'ai pas été le seul à trouver cet endroit pour la nuit. Une jeune fille que je ne connais pas... Je n'ai plus qu'à prier qu'elle soit sympa.

"Euh... Salut, moi c'est Maxendre. Bel endroit pour passer la nuit, hein ?"

Et un petit coucou de la main, pour bien lui montrer que je ne cherche pas les histoires.

C'est sûr, je me doutais bien que l'accueil ne serait pas forcément des plus chaleureux. Après tout, je viens de rentrer, comme ça, dans le lieu de repos de cette personne. Mais de là à ce qu'elle hurle comme pas possible et jette son pokémon à l'assaut, ça non, je ne m'y attendais pas. Enfin, peut-être qu'elle n'a pas vraiment voulu lancer son Chacripan... N'empêche qu'il est bien là, en train de me lacérer la cheville, et qu'elle ne fait rien pour le stopper. Alors que je tente de faire reculer la bête que je n'ai jamais trouvé aussi effrayante qu'en cet instant, j'entends la phrase de la jeune fille. Violer ? Moi ? Elle ? Violer, vraiment ? Je suis si flippant que ça de visage ? Il n'empêche que je ne peux pas m'empêcher d'en rire, enfin surtout d'en sourire pour le moment, car tant que la bestiole continuera de me faire mal, je ne suis pas sûr de pouvoir faire autre chose. Je remue doucement la jambe pour ne pas risquer de le blesser non plus et parviens, avec mal et au prix de nombreuses éraflures, à m'en défaire. Viens alors l'instant où je réalise que cette inconnue a vraiment peur de moi, qu'elle est presque tremblante. Une personne normale l'aurait sans doute rassuré, ne l'aurait pas approché tout de suite, serait resté calme. Mais on me le dit souvent, je ne suis pas quelqu'un de normal. C'est ainsi que, naturellement, je lui adresse un large sourire accompagné d'un léger rire.

"Mais non, je ne vais pas te violer ! Ahahaha ! Enfin, pas que tu ne sois pas belle, hein ? Juste, je suis pas venu là pour ça. Non, je voulais simplement échapper à la pluie, et je ne pensais pas que l'endroit serait déjà occupé. Désolé si je t'ai fait peur !"

Comme souvent, mon discours est agrémenté de nombreux mouvements des mains, des bras... A croire que je ne sais pas parler autrement, que mon corps à besoin d'appuyer chacune de mes pensées. C'est donc en levant les deux mains au niveau de ma tête, comme si je me rendais, que je continue ma phrase.

"Par contre... Tu pourrais demander à ton Chacripan de ne plus me foncer dessus ? A sa tête, j'ai l'impression qu'il ne demande que ça et j'ai pas envie d'être plus blessé que je le suis déjà..."

Une folle furieuse. Il a fallu que de tous les participants du programme, je tombe sur ça. Au début, quand elle a pris la lampe dans ses mains, j'ai voulu rire. Mais après, elle a annoncé vouloir me frapper, donc je me suis retenu et j'ai fermé les yeux, ultime réflexe défensif de ma personne. Mais au bout de quelques secondes, toujours rien. Je fais quoi ? Je rouvre les yeux, je la pousse et je m'enfuis ? Ou je rouvre les yeux et je tente de discuter ? Quoi qu'il en soit, je vais devoir regarder donc je décide d'ouvrir les yeux, pour le reste, j'aviserai. Et quelle surprise de découvrir qu'elle est bien en train de frapper, mais... Le vide. Et c'est qu'elle s'acharne, la brute. Je pourrais presque voir une veine dû à la rage sur son front. Ah ? Elle vient de réaliser son erreur. Je vais peut-être pouvoir profiter du ridicule de la situation pour tenter de calmer le jeu... Mais comment elle fait pour penser à frapper avant le reste ? Et maintenant, c'est bien moi la cible ! Bon, tant pis, je vais devoir la bloquer pour pouvoir lui parler. Lui attraper les bras... Mais son Chacripan risque de me le faire regretter. Et voilà que je ne peux même pas me lancer dans un quelconque élan héroïque qu'elle s'arrête d'un coup, me regardant comme si elle ne m'avait jamais vu. Je confirme, cette fille est folle, je pense même que j'en ai peur maintenant.
Ah, elle réalise seulement maintenant que je suis blessé ? Bon, je la comprends, avec tout ça, j'avais oublié moi aussi. Un coup d'oeil à ma blessure pour comprendre que c'est pas le top, mais c'est pas le pire non plus. Alors que je comptais demander de l'aide, voilà qu'elle m'insulte, maintenant. Je veux bien être très gentil, il y a tout de même quelques limites à ne pas dépasser, non ?

"Pardon ?! Qui est le plus idiot entre un qui se blesse en voulant s'abriter et l'autre qui, persuadé qu'on va la violer, frappe dans le vide avec une lampe de chevet ? Je pense que t'en tiens une bonne couche toi aussi !"

Ah, c'est sortit tout seul ça. Je pense qu'elle va me le faire payer, mais tant pis. Je regarde mon bras et pose ma main valide sur la plaie. Il faudrait que je pense à mettre quelque chose dessus pour empêcher que le sang ne coule de partout. C'est plutôt sale, et le lieux est déjà pas mal à ce niveau. Je regarde le lit présent dans la pièce, orné d'un drap blanc. Ah, je pense avoir ma chance. Quoi que... L'ennemi est aussi sur ce lit.

"Je pourrais prendre un morceau du drap sur lequel tu es assise, s'il te plait ?"

Ah ! Mais pourquoi je demande, moi ? Elle ne se serait pas gêné, elle.