Baam était une enfant de la nature, une fille du sauvage. Elle-même manquait souvent de ce petit quelque chose de civilisé qui donnait toute sa crédibilité à un être humain. Toute son enfance, elle l’avait passé dans les grottes ou à la plage de son village. Elle savait grimper et nager comme personne, elle adorait la course, elle adorait dormir à la belle étoile… Sa passion pour la belle étoile allait jusqu’à provoquer ce sempiternel débat avec ses parents, à chaque fois que venait la saison chaude : est-ce que je peux prendre la tente et dormir dehors cette nuit ? Elle gagnait, parfois, à force de demander une dizaine de fois par jour.
Elle aimait les pokémon sauvages, elle les connaissait, les côtoyait, les appréciait. Elle avait joué avec eux toute son enfance et leur racontait souvent ses problèmes (souvent alimentaires ou sportifs). Elle était une enfant sauvage, mais du sauvage sage, du sauvage connu, celui de sa montagne chérie et de la plage familière.

Alors aujourd’hui, Baam, qui se pensait plus prête au défi que quiconque, se prenait une grande claque dans la gueule.
Elle se retrouvait au beau milieu d’une forêt. Immense. Et des plaines aussi. Pas de montagne, pas de mer autour d’elle. Et les pokémon sauvages, ah, les pokémon sauvages des environs n’étaient pas les gentils raccaillou de sa terre natale. Non, non, non. Ils s’étaient vus chassés de leur terre natale pour arriver ici et ne connaissaient ni n’appréciaient les humains. Quand elle s’en approchait pour leur faire des bisous et des câlins, ils montraient les crocs et chargeaient à toute vitesse.
Baam avait rapidement appris à monter aux arbres, puisqu’elle avait eu la bêtise de vouloir faire des câlins à plusieurs pokémon avant de commencer à comprendre la logique.

Baam était donc, une énième fois, au sommet d’un arbre à attendre que le grahyena d’en bas se lasse de lui hurler dessus.
Et puis zut, elle commençait à avoir soif.

Il faisait soif, très soif. Ces crétins  n’avaient prévu ni gourde, ni bouteille, ni même verre dans leur sac de survie de merde. Si au moins elle pouvait trouver une noix de coco, ou si Splash pouvait servir de conteneur mais non. Il fallait trouver une rivière pour pouvoir boire, ce qui était le premier des besoins, avant même celui de manger.
Rah elle avait faim. Moins que soif, mais faim quand même.

Le grahyena en bas semblait décider à rester, alors, affamée et assoiffée, Baam décida de bouger malgré tout. Elle n’était pas spécialiste de l’escalade des arbres mais les falaises, elle connaissait comme sa poche. Ça devait pas être SI différent que ça, non ? Elle commença donc à se dresser sur sa branche, scrutant les arbres alentour. Ah. Là. Elle grimpa un peu plus haut, s’avança à quatre pattes sur la branche puis, s’y accroupissant, elle réussit à contrôler son saut.
Ah zut la branche avait tremblé sous son poids, modifiant sa trajectoire, juste un peu trop sur la droite, merde. La sportive de haut niveau modifia de suite la position de son corps en vol et réussit finalement à attraper la branche visée du bout des doigts. En un instant, elle raffermit sa prise, faisant trembler la branche qui tint pourtant bon. Puis le deuxième bras empoigna l’objectif et elle commença à remonter la branche à la force de ses biceps. Arrivée près du tronc, là où le bois était le plus dense et solide, elle s’éleva pour s’accroupir sur sa nouvelle branche.
En bas, le grahyena la regardait avec des yeux tout curieux, presque attendrissant. Elle lui tira la langue et eu un rire fier. Ah ça, il ne l’avait pas prévu ce crétin.

Lentement, Baam continua sa progression dans la forêt. Elle commençait à véritablement apprécier l’exercice (ne jamais oublier que Baam est accro à l’effort physique) et à comprendre la logique des arbres. Quelle branche supporterait son poids, laquelle plierait, laquelle tremblerait, quelles prises privilégier pour grimper sur le tronc même. Au fur et à mesure du temps qui passait et des mètres qu’elle dévorait, sa vitesse augmentait pour ressembler de plus à l’enfant sauvage qu’elle avait toujours été dans les montagnes.
Mais la soif la tenaillait, lui flouait le cerveau (déjà pas bien rapide) et elle fut vite obligée de ralentir pour prêter l’oreille au moindre bruit de cours d’eau.
Il devait bien il y avoir UNE rivière dans ce jeu !

Fuite devant le Magicarpe. Et apparition de pokémon en B1-C Rivières et chutes d'eau, ainsi que vignettes 1-200, s'il vous plait °.°

Baam avait le tournis. Elle se sentait faible. Essoufflée, elle s’arrêta et s’adossa à un tronc pour reprendre un peu de force. Prise un instant de vertige, elle regarda le sol et remarqua que le grahyena avait finit de la poursuivre. Elle eu un sourire fier, sans pour autant avoir la force de descendre sur la terre ferme. Plus tard. Juste encore un peu, un peu de repos…

C’est alors qu’elle commençait véritablement à dormir que cela arriva. Le truc. Un truc bizarre qui lui tomba sur le ventre, l’éveillant brusquement de sa léthargie, manquant de la faire tomber au sol, plusieurs longs mètres plus loin.
C’est avec colère que Baam attrapa la chose qui l’avait attaquée, sourcils froncés, prête à en découdre… Mais c’était juste une boule de feuilles avec une tête de débile. “Oh il me rappelle Plouf. L’air aussi con que lui.” Elle rigola de sa propre blague puis, sans prendre la peine de s’énerver ou de réfléchir au fait qu’elle aurait pu le capturer, elle lança le pokémon vers un arbre adjacent. En espérant qu’il survive.

Heureusement, ce Cheniti avait mis une idée presque intelligente dans la tête de la jeune femme assoiffée. Se sentant de plus en plus faible, elle décida de manger quelques feuilles d’arbre. Levant le bras pour en saisir quelques unes, elle se mit à les mâchonner, principalement pour en extraire le délicieux liquide. Qui aurait cru que des feuilles pourraient être aussi agréable à manger ?
Bon, ne vous leurrez pas, le goût restait sans aucun intérêt et cela n’épancha pas sa soif. Mais cela lui redonna force et motivation et dissipa les tâches noires qui commençaient à clignoter devant elle.

C’est alors que commença la lente, lente descente. Monter c’était simple, surtout lorsqu’on était en bonne santé. Mais descendre, déjà que c’était plus dur, mais avec la fatigue et la soif, c’était une véritable épreuve. Cependant Baam persévéra avec son obstination habituelle, elle glissait, frôlait la chute, mais elle avait toujours cet instinct quasi animal qui la guidait, qui la forçait à se battre, qui la guidait dans chaque situation critique.

Elle finit par arriver au sol, les jambes tremblantes, le souffle plus accéléré par la peur que la fatigue. Il lui fallait boire.

Elle fit quelques pas vers la gauche et commença à entendre un doux, discret, simple filet d’eau roucouler dans le silence de la forêt. Un sourire réussit à s’inscrire sur son visage fatigué.

Fuite devant le Cheniti-de-la-mort. Et apparition de pokémon en B1-C Rivières et chutes d'eau, ainsi que vignettes 1-200, s'il vous plait °.°

De l’eau, de l’eau, c’était le bruit de l’eau ! Baam se redressa soudainement, le regard soudain avide, ses pieds maladroits allant plus rapidement l’un en face de l’autre. Elle allait pouvoir boire, bientôt, bientôt pouvoir boire. La hauteur des arbres et leurs feuillages avaient du dissimuler aux oreilles fines de la sportive le bruit proche de l’eau qui, du sol, lui était parvenu de manière soudain bien plus claire.
Après quelques minutes à marcher courageusement vers le bruit, à s’aider des arbres pour ne pas tomber, à sa marmonner des phrases d’encouragement pour ne surtout pas abandonner, Baam finit par arriver à la rivière. Sur le moment, elle ne pris même pas la peine de profiter du paysage : elle fonça juste droit devant et plongea directement dans le courant, enfouissant son visage sous l’eau, avalant à grands goulots le liquide tant attendu.
Ce ne fut que quelques minutes plus tard que Baam sortit son visage et ses mains de l’eau pour regarder ce qui l’entourait.

Elle était assise dans le courant, mouillée des pieds à la tête, des mèches de cheveux collés à son visage, haletante, le visage éclairé par la joie et le soulagement. Et autour d’elle s’étalait la beauté de la nature. Une eau translucide, des rochers brillants au soleil, des grands arbres verts bordant ses flans et un léger vent qui faisait vibrer tout le paysage. Baam en eu le souffle coupé. Elle avait bien fait de venir ici. Cela lui avait fait découvrir la beauté surprenante de la forêt…
Même si bon, la mer et la montagne c’est encore plus beau.
Na.

Enfin sereine, Baam se permit donc une tranquille pause avant de partir à la recherche de nourriture. Elle sortit donc ses pokéball pour faire sortir Splash le Coupenotte et Plouf le Magicarpe. Le premier se réfugia aussitôt dans ses bras en sortant, regardant l’eau avec un air inquiet et mécontent. Le starter de la jeune fille n’aimait pas l’eau et ne se privait pas de le montrer.
Quant au Magicarpe, lui, il semblait trouver le paradis. Plongeant dans l’eau avant un “Magii” de joie, il se mit à faire des ronds dans l’eau d’un air émerveillé. Le pokémon n’avait connu que l’eau jusque là, et l’embouchure du fleuve près de Relifac. Cette grande rivière rocailleuse était donc une grande nouveauté pour lui. Baam observa son imbécile de pokémon jouer avec l’eau en riant.

Ils étaient enfin paisibles, ou presque.

Coupenotte lvl 5 utilise Griffe (x2) sur le pokémon sauvage. Talent : Brise Moule.